Assistance à l’accouchement

Par (embryologiste) et (invitra staff).
Dernière actualisation: 25/02/2015

En 2008, une Nouvelle Stratégie d'Assistance à l'Accouchement a été approuvée par le Ministère de la Santé et de la Consommation du gouvernement espagnol. Avec ce nouveau modèle d'action, le Système National de la Santé (SNS) souhaite humaniser l'assistance lors de l'accouchement et donner un plus grand pouvoir décisionnel à la femme enceinte.

En raison des avancées des nouvelles technologies et de la médicalisation croissante, certaines pratiques menées lors de la mise au monde du bébé ne sont pas nécessaires, alors qu'il faudrait laisser l'accouchement évoluer spontanément. L'intention est de rendre ce moment plus intime et chaleureux, afin qu'il se déroule de la manière la plus naturelle possible, sans pour autant compromettre la sécurité de la mère et du bébé.

Dans certains pays européens, comme les Pays-Bas, l'accouchement n'est pas aussi institutionnalisé qu'en Espagne. Des sages-femmes autonomes assistent les femmes lors de leur accouchement, dans un cadre plus intime. Dans d'autres pays comme le Royaume-Uni, la Norvège ou l'Allemagne, le Système Publique de Santé offre plus d'options aux femmes enceintes, comme l'accouchement dans l'eau ou dans la position la plus confortable pour elles, comme accroupie, de côté ou les genoux appuyés sur le lit.

Assistance à l'accouchement
L'objectif de ces nouveaux protocoles est que l’accouchement soit considéré comme un processus physiologique et naturel, et non comme une maladie. Il s'agit d'un moment unique de la vie, durant lequel la femme doit jour le rôle essentiel.

Nouvelle stratégie d'assistance à l'accouchement

  • Le rasage du périnée, qui est une pratique courante dans les hôpitaux, deviendra optionnel dans le cas d'une suture, étant donné que rien ne prouve que le rasage prévienne des infections du périnée et que, au contraire, des études suggèrent même que l'élimination du duvet expose davantage le pubis aux microorganismes.
  • L'administration routinière de suppositoire sera également optionnelle. Au moment de l'accouchement, la zone anale est isolée au cas où il y aurait des évacuations.
  • L'épisiotomie, incision chirurgicale du périnée, sera effectuée de façon sélective et non plus de façon routinière. En outre, sa suture postérieure se fera avec des matériaux résorbables. L'épisiotomie est contre-indiquée par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) car elle ne prévient les déchirures ni anales ni vaginales.
  • Ne pas réaliser d'amniotomie, c'est-à-dire rompre artificiellement le sac amniotique pour augmenter la fréquence et l'intensité des contractions. Cette pratique peut altérer l'évolution normale de l'accouchement.
  • Informer et instruire correctement les femmes enceintes sur la période de dilatation. Une information judicieuse sur comment reconnaître les signes de dilatation et de début de travail limitera le nombre de visites à l'hôpital pour de fausses alarmes. Limiter le nombre de touchers vaginaux au nécessaire.
  • Permettre à la femme enceinte de choisir la position qu'elle préfère, tant au moment de la dilatation que dans la salle d'accouchement. Créer une atmosphère chaleureuse et intime, pour que la femme enceinte se sente mieux et dans un environnement de confiance.

Plus de naturel dans l'accouchement

    • Proposer à la femme de manger ou boire, si elle le désire et ne pas administrer d'anesthésiant. Selon des études, que la mère boive ou mange ne comporte aucun risque pendant l'accouchement.
    • Limiter l'usage d'ocytocine (hormone utilisée pour provoquer l'accouchement et stimuler les contractions) uniquement aux cas où il serait indispensable. Autrement, laisser l'accouchement évoluer naturellement.
    • Informer la patiente de toutes les options dont elle dispose pour traiter la douleur, de leurs avantages, inconvénients et risques. Expliquer les types de médicaments, d'anesthésiants, l'épidurale et les options alternatives comme l'acuponcture. Les informer que lors d'un accouchement, l'organisme sécrète naturellement des endorphines, qui sont des substances qui apaisent la douleur.
    • Ne pas automatiquement clamper le cordon ombilical s'il y a encore des pulsations, mais attendre qu'il cesse de battre par lui-même, cela peut prendre 3 à 20 minutes. Son clampage prématuré peut provoquer des dommages sur le bébé par anoxie cérébrale.
    • Autoriser les femmes enceintes à être accompagnées à tout moment, depuis les premiers signes comme la dilatation jusqu'au moment de donner naissance. Le fait d'être accompagnées diminue la tension de la femme et lui confère un environnement de confiance. Les femmes enceintes qui sont soutenues sont moins propices à avoir besoin d'anesthésie, de césarienne, etc.

Pour que cette nouvelle stratégie soit mise en place, il faut que les professionnels de la santé, surtout ceux impliqués dans l'accouchement, réorientent leurs connaissances et reçoivent une formation spécialisée et continue sur les nouveaux modèles et protocoles.

La recherche sera également promue, pour améliorer l'assistance à l'accouchement et évaluer les pratiques les plus innovantes et leur impact sur la santé physique et psychologique des mères et pères.

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Auteur

 Teresa Rubio
Teresa Rubio
Embryologiste
Master en médecine de la reproduction et génétique de l'Université Miguel Hernández d'Elche (UHM). Professeur de cours d'embryologie clinique à l'UHM. Membre et éditrice de contenus scientifiques dans l'ASEBIR et ASPROIN. Spécialiste en embryologie en médecine de la reproduction à UR Virgen de la Vega. En savoir plus sur Teresa Rubio
Adapté au français par:
 Isabelle Gutton
Isabelle Gutton
inviTRA Staff

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