Les conditions requises pour un don d'ovocytes varient d’un pays à l’autre. En général, les donneuses doivent satisfaire une série d’exigences concernant leur âge et leur état de santé, que leurs ovules soit destinés à une amie, une sœur ou à une bénéficiaire anonyme. Des examens médicaux et de fertilité sont alors pratiqués.
Les candidates ont en principe un grand désir d'aider les autres à fonder une famille, d’où leur surnom de donneuses de bonheur. Après une première étape d’information et de consentement, les candidates réalisent un bilan de santé et passent un entretien avec un psychologue.
Vous trouverez ci-dessous un index des 7 points que nous allons aborder dans cet article.
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Prérequis pour le don : l'âge de la candidate
Toutes les donneuses potentielles devront avoir atteint au moins l’âge de la majorité légale (18 ans en France) et de préférence 21 ans, afin de s’assurer qu’elles prennent leur décision en connaissance de cause.
L’âge limite est souvent fixé à moins de 35 ans (moins de 37 ans en France) car les femmes jeunes :
- Présentent une meilleure réponse à la stimulation ovarienne
- Fournissent un plus grand nombre d’ovules
- Ont plus de possibilités de donner naissance à des embryons dotés d’un grand potentiel implantatoire (nidation)
- Contribuent à l’obtention d’un taux de grossesse plus élevé
À partir de 36 ans, les probabilités d’échec de nidation de l’embryon sont plus importantes.
De même, les receveuses seront informées des risques potentiels d’avoir un bébé porteur d’une anomalie chromosomique à mesure que l'âge de la donneuse augmente.
Informations et consentement préalable
Il est absolument indispensable que les donneuses soient informées et conscientes, dès le début, qu’elles n’auront ni droit ni responsabilité par rapport à l’enfant né du don.
De même, les programmes de FIV incitent fortement donneuses et receveuses à communiquer, à tout moment de la procédure, tous les changements dans leur dossier médical qui pourraient survenir et compromettre la santé de la descendance.
D’autres questions et doutes peuvent surgir, qui devront être éclaircis à l’avance :
- Les garanties médicales et légales tout au long de la procédure
- Les dédommagements en cas de préjudice
- L’absence de responsabilité en l'absence d'informations et de consentement préalable
- Le devenir du don
- La possibilité d’un contact avec l’enfant né du don
Ce dernier point dépend énormément de la législation du pays où le don d'ovocytes est réalisé.
En France, le respect de l’anonymat empêche toute identification et communication postérieure entre la donneuse et l’enfant.
Dans d’autres pays, comme l’Islande, le système du double guichet est possible : la donneuse peut alors choisir de rester anonyme ou peut montrer un intérêt à être identifiée par les futures familles. En Belgique, le don est anonyme sauf s'il y a un accord direct entre donneur et receveuse.
La condition essentielle à respecter est que la candidate (ainsi que son conjoint si elle vit en couple) soit parfaitement informée et donne son consentement écrit pour la réalisation des étapes suivantes du don d'ovocytes.
Bilan de santé de la donneuses d’ovocytes
Toutes les femmes qui désirent donner leurs ovules, que ce soit de façon anonyme ou connue, doivent passer par des tests psychologiques, génétiques et médicaux, qui détermineront si elles sont aptes au don.
En France, le don est toujours anonyme et passe par les CECOS (Centres d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains). À l’étranger, il peut se réaliser directement dans les centres de fertilité ou les banques d’ovules, en fonction des régulations spécifiques de chaque pays sur le don.
Dans les pays où le don connu est autorisé, certains futurs parents recrutent leur donneuse d’ovules grâce à des annonces. Cette pratique n’est pas conseillée, car la donneuse n’a pas forcément passé tous les tests médicaux et pourrait être porteuse de maladies génétiques ou infectieuses.
Qu’elles soient anonymes ou non, les donneuses d’ovocytes doivent remplir un formulaire pour informer de leurs antécédents médicaux personnels et familiaux. Ce document comprend des questions en relation avec la sexualité, la consommation de substances nocives, les maladies héréditaires et psychologiques.
L'analyse sanguine
Les donneuses d’ovocytes passent des dépistages à la recherche de facteurs de risque, de maladies héréditaires et d'infections. L'analyse après la prise de sang permet de fournir les renseignements suivants :
- Groupe sanguin et facteur rhésus
- Hémogramme complet
- Bilan hormonal
- Caryotype qui confirme l'absence d'anomalies chromosomiques
- Sérologie complète pour détecter la présence d'infections et de maladies sexuellement transmissibles comme le VIH, les hépatites B et C ou la syphilis
- Présence ou non d'herpès génital
L'étude de fertilité
En plus de l’analyse sanguine, la donneuse doit se rendre à une consultation gynécologique pour s’assurer de la santé de ses organes sexuels féminins. L'étude de fertilité complète comprend :
- L’examen gynécologique complet
- Une échographie vaginale, qui permet de contrôler les ovaires et l’utérus afin de détecter d’éventuelles anomalies
- La cytologie après culture, frottis ou biopsie, par exemple pour détecter la Chlamydia trachomatis
Ces examens, en plus de leur utilité dans le processus de sélection des donneuses d’ovocytes, sont utiles pour connaître la fertilité de la femme si elle souhaite, plus tard, devenir maman à son tour.
L'entretien psychologique
Dans le cadre d’un don anonyme, l’entretien psychologique sera le moment de réfléchir sur la démarche et les motivations de la donneuse, en fonction de sa personnalité, de son vécu et de ses objectifs, dans un cadre neutre et propice.
Bien que la motivation principale des donneuses soit surtout d’aider les autres à fonder une famille, il est possible qu’elles soient aussi intéressées par la compensation financière qui est offerte dans certains pays.
Quels sont les examens psychologiques que l'on fait passer aux donneuses d'ovocytes?
Selon Rocío Fuentes, les donneuses remplissent un formulaire complet composé de 16 items, créé par la Sociedad Española de Fertilidad, sous la supervision de notre psychologue. De plus, nous réalisons actuellement une recherche en collaboration avec l'Université de Granada, pour ajouter un questionnaire plus complet, afin de connaître le niveau émotionnel et la situation sociale de la donneuse.
Vos questions fréquentes
Peut-on devenir donneuse d'ovocytes si l'on est porteuse du virus du papillome humain (VPH) ou du virus de l'herpès (HSV) ?
En principe, les cliniques refusent les candidates porteuses du VPH ou de l'herpès, car ce sont des infections virales susceptibles d'être transmises à la descendance ou de compromettre la sécurité du don.
Les examens et dépistages réalisés aux candidates incluent plusieurs IST (infections sexuellement transmissibles) comme le VIH, la syphilis, l'herpès génital, la chlamydiose et la blennorragie.
Faut-il remplir des conditions spéciales pour le don d'ovocytes rémunéré ?
Cela dépend du pays. Dans la plupart des pays européens (l'Espagne, Chypre, la Grèce, la République tchèque...), les donneuses perçoivent une compensation financière à titre de dédommagement pour leurs frais et les gênes occasionnées pendant et après le don. Il ne s'agit pas d'une rémunération, car le commerce des gamètes n'est pas autorisé. Aux États-Unis, en revanche, la rémunération de la donneuse est permise.
Y a t-il des conditions spécifiques pour donner ses ovules à sa sœur ?
Le don d'ovules connu ou identifié est autorisé dans certains pays, ce qui rend possible le don intrafamilial. Quoi qu'il en soit, la procédure et les examens seront exactement les mêmes, même si la donneuse est une sœur, une cousine, une tante, une belle-sœur ou une amie.
Puis-je faire un don d'ovules si je prends la pilule ?
Il faut interrompre la contraception orale pendant la stimulation hormonale. Prendre la pilule contraceptive peut simplifier la procédure, car elle permet de contrôler le cycle menstruel. Pourtant, la donneuse doit cesser de la prendre au moment de la stimulation des ovaires. Elle pourra la reprendre après le prélèvement des ovocytes.
Après l'interruption de la pilule, l'usage du préservatif est impératif en cas de rapports sexuels, car la donneuse est particulièrement fertile du fait de la stimulation ovarienne.
Par ailleurs, tous les moyens de contraception ne sont pas incompatibles avec le don d'ovocytes. Le stérilet peut être laissé en place, sauf s'il libère également des hormones.
Puis-je donner mes ovocytes si je fume ?
Fumer n'empêche pas de donner. C'est cependant une habitude nocive qui affecte la santé générale de la donneuse, et l'une des conditions requises est de jouir d'une bonne santé.
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Vous n'avez jamais entendu parler de la possibilité de donner vos ovules ? Consultez notre article : Comment donner ses ovocytes ?
Devenir donneuse de bonheur est un formidable geste solidaire, mais il ne doit pas être pris à la légère. Vous devez en connaître tous les risques potentiels. Suivez le lien : Risques du don d'ovules.
Vous voulez comprendre à qui est destiné votre don ? Rendez-vous sur Recevoir un don d'ovocytes : Comment ça se passe ?
Certains pays offrent une compensation financière à la donneuse. Pour en savoir plus, suivez sur lien suivant : Compensation financière du don d'ovocytes.
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Bibliographie
Reproducción Asistida ORG. Video: ¿Qué pruebas psicológicas se les hace a las donantes de óvulos?, par Rocío Fuentes, 03/07/2015. [Voir vidéo originale en espagnol].
Vos questions fréquentes: 'Peut-on devenir donneuse d'ovocytes si l'on est porteuse du virus du papillome humain (VPH) ou du virus de l'herpès (HSV) ?', 'Faut-il remplir des conditions spéciales pour le don d'ovocytes rémunéré ?', 'Y a t-il des conditions spécifiques pour donner ses ovules à sa sœur ?', 'Puis-je faire un don d'ovules si je prends la pilule ?' et 'Puis-je donner mes ovocytes si je fume ?'.
Auteurs et collaborateurs

En quoi consiste exactement l’examen psychologique ?
Bonjour Laure,
En France, il s’agit d’un entretien qui permet la réflexion sur les motivations de la donneuse. Il s’agit de s’assurer que l’acte est totalement volontaire, que la décision a été prise en l’absence de pressions, que la donneuse comprend toutes les implications de son geste (un ou plusieurs enfants vont naître avec ses gènes, mais elle ne pourra ni les connaître, ni revendiquer un lien avec eux). Il y a aussi un retour sur la responsabilité de la donneuse à toutes les étapes du don. Notez que si la donneuse vit en couple, le ou la partenaire peut aussi bénéficier d’un entretien.
Dans d’autres pays, l’évaluation psychologique peut inclure un bilan exhaustif de la santé psychique et émotionnelle de la donneuse. Pour en savoir plus, je vous conseille de lire l’article : Évaluations psychologiques des donneurs de gamètes.
Cordialement