Bénéficier d’un don d’ovocytes: procédure à suivre par la receveuse

Par (gynécologue), (embryologiste) et (invitra staff).
Dernière actualisation: 05/07/2019

Un don d'ovocytes est un traitement de fertilité auquel les femmes peuvent avoir recours pour tomber enceintes quand elles se voient dans l'impossibilité d'utiliser leurs propres ovules. Il s’agit d’une fécondation in vitro (FIV) par laquelle ce sont les ovocytes provenant d’une donneuse qui sont fécondés à la place de ceux de la patiente. Les embryons obtenus en laboratoire sont ensuite transférés à l’utérus de la receveuse.

Nous vous donnons dans cet article une définition du don d'ovocytes, en vous expliquant en quoi consiste un traitement FIV-DO et comment se déroule la procédure étape par étape, jusqu'à l'obtention de la grossesse.

Vous trouverez ci-dessous un index des 10 points que nous allons aborder dans cet article.

Index

Quand recevoir un don d’ovocytes ?

Les principales raisons pour lesquelles une femme peut bénéficier d'une FIV-DO (FIV avec don d'ovocytes) sont les suivantes :

Échecs de FIV avec ses propres ovules
une mauvaise réponse à la stimulation ovarienne, la mauvaise qualité des ovules et/ou des embryons, l’échec de la fécondation, de la nidation ainsi que des fausses-couches à répétition sont les principales raisons qui peuvent empêcher un traitement de FIV d'aboutir.
Réserve ovarienne basse ou absence d'ovules
la quantité et/ou qualité des ovules n’est pas suffisante pour permettre que la grossesse se produise et que les embryons se développent d’une manière adéquate. Cela peut être dû à une insuffisance ovarienne primaire ou secondaire, une ménopause précoce ou une ménopause. Parfois, il s’agit d’un traitement médical ou d’une chirurgie qui a privé la femme de ses ovules.
Maladie génétique
les femmes qui présentent un risque élevé de transmettre une maladie héréditaire à leur descendance peuvent l’éviter en utilisant les ovules d’une donneuse, en particulier si cette maladie ne peut pas être détectée grâce à un diagnostic préimplantatoire (DPI).
Absence d’une partenaire féminine
les hommes célibataires et les couples homosexuels masculins ont aussi besoin d’une donneuse s’ils veulent être pères. Ils devront avoir recours en outre à la gestation pour autrui (GPA), un procédé qui devra être réalisé dans un pays l’autorisant.

Les chances de grossesse avec des ovules à soi sont très faibles ou nulles dans ces situations. Le don d'ovocytes se présente donc comme une solution reproductive pour permettre à ces femmes d'avoir un bébé.

Les ovocytes d'une donneuse peuvent être utilisés de façon exclusive pour le traitement d'une seule receveuse.

Cependant, parfois, il est possible de recourir à un don d'ovocytes partagé pour faire baisser les coûts. Cela signifie que les ovule d'une seule donneuse seront distribués entre deux receveuses ou plus.

Âge limite pour avoir recours à un don d'ovocytes

Le don d'ovocytes est indiqué à partir d'un certain âge. En effet, au-delà de 40 ans, les risques d'altérations chromosomiques du fœtus augmentent considérablement, de même que les probabilités d'avortement spontané.

Le recul de l'âge de la maternité est d'ailleurs la raison la plus fréquente du recours au don d'ovocytes.

Cependant, en fonction de la législation du pays où se déroule le traitement, mais aussi du centre de fertilité lui-même, il peut y avoir un âge limite.

Par exemple, en France, la femme doit avoir moins de 43 ans pour en bénéficier. En Espagne, la loi ne marque pas de limite, mais les cliniques choisissent en général de ne pas recevoir de patientes de plus de 50 ans. En Belgique, une femme peut recevoir un don d'ovocytes jusqu’au jour de ses 47 ans, si elle a commencé les démarches avant 45 ans.

Il faut donc bien se renseigner sur les conditions du pays et du centre choisis pour réaliser le traitement.

La FIV avec don d’ovocytes est le traitement qui génère le plus de déceptions et de doutes. La transparence est l'un de nos critères rigoureux lors de la recommandation de cliniques. Vous pouvez utiliser le Rapport sur la fertilité pour filtrer les cliniques qui répondent à nos critères de sélection et obtenir également un rapport avec tous les détails pour résoudre vos doutes et éviter les mauvaises surprises.

Le choix de la donneuse

En France, la loi impose que le don d’ovocytes soit anonyme : la femme qui reçoit les ovules ne peut pas connaître l’identité de sa donneuse.

Le respect de l'anonymat ne permet pas de bénéficier d'un don intrafamilial. Il est impossible de recevoir les ovules d'une personne proche, par exemple d'une sœur ou d'une amie, en France.

Pour en savoir plus, nous vous recommandons de vous référer à notre article concernant le don de gamètes en France : Lois de bioéthique sur le don d'ovocytes et de sperme en France.

Dans d'autres pays, le don n'est pas forcément anonyme, ce qui va rendre possible un don dirigé entre personnes qui se connaissent ou le choix de la donneuse par la receveuse.

Par exemple, la législation belge permet le don d'ovocyte entre deux personnes qui se connaissent (don direct ou dirigé) ou 2 personnes qui ne se connaissent pas (don anonyme). Il est donc parfaitement possible de prélever des ovocytes chez une soeur, une parente proche, une amie, de les féconder et de les transférer ensuite chez la receveuse. Il n'existe pas de donneuse spontanée et il est interdit de recruter et de rétribuer les donneuses en Belgique. La seule possibilité pratique est donc de venir avec une donneuse de votre entourage.

Critères de sélection des donneuses

Toutes les donneuses d’ovules ont obligatoirement réalisé une série de tests médicaux qui garantissent qu’elles sont fertiles et exemptes de maladies infectieuses et génétiques. De plus, elles doivent passer une évaluation psychologique pour garantir leur santé mentale ainsi qu'une vérification de leurs antécédents familiaux.

En plus de s'assurer qu'elles correspondent à ces critères de santé, les candidates au don d'ovocytes passent par une évaluation gynécologique complète. Celle-ci permet de vérifier le bon fonctionnement de leur système reproducteur et d'évaluer leur réserve ovarienne.

Pour en savoir plus sur la sélection de la donneuse, vous pouvez consultez notre article : Conditions requises pour faire un don d'ovocytes.

Attribution de la donneuse à la receveuse

Pour s’assurer de l'anonymat, c’est la clinique de procréation assistée elle-même (ou les Cecos, dans le cas de la France) qui sélectionne la donneuse adaptée à chaque patiente, à partir des caractéristiques physiques de la mère (ethnie, couleur de la peau, couleur des yeux, couleur des cheveux, taille, etc.), groupe sanguin et système Rhésus.

Il s'agit de garantir au maximum la ressemblance phénotypique (caractéristiques physiques) et immunologique entre les deux femmes.

Pour évaluer les affinités entre la donneuse et le couple receveur, il est aussi possible de réaliser un test de compatibilité génétique (TCG) ou matching génétique. Ce test consiste à analyser les coïncidences des mutations génétiques que pourraient porter la donneuse d'ovules et le futur père (s'il fournit les spermatozoïdes) sans en être conscients.

Ce test est important parce qu'il permet de déceler des maladies génétiques récessives. En effet, le risque que l'enfant souffre d'une maladie de ce type n'existe que si les personnes qui fournissent les gamètes sont toutes deux porteuses d'une copie du gène mutant.

Procédure de FIV-DO étape par étape

Pour pouvoir utiliser des ovocytes de donneuse, il faut réaliser une fécondation in vitro avec don d'ovocytes ou FIV-DO.

L'insémination artificielle n'est pas compatible avec le don d'ovocytes, car les ovules prélevés à la donneuse ne peuvent être fécondés qu'en laboratoire avant de pouvoir être transférés à la receveuse.

Le prélèvement des ovocytes, qui se compose d'une stimulation hormonale et d'une ponction folliculaire, est réalisé à la donneuse.

Les ovules peuvent s’utiliser frais, ce qui oblige à synchroniser le traitement de la donneuse avec celui de la receveuse. L’alternative est d’utiliser des ovules vitrifiés en provenance d’une banque d’ovules ou d'un cycle précédent.

Ovules frais et ovules congelés

Le traitement de FIV-DO varie légèrement selon que les ovocytes recueillis sont frais ou s’ils passent par un processus de vitrification :

Ovules frais
dans ce cas, il sera nécessaire de synchroniser les cycles ovariens de la donneuse et de la receveuse. Pour cela, la donneuse doit commencer la stimulation ovarienne au moment où la receveuse entame son traitement de préparation de l’endomètre. Ainsi, le transfert des embryons devra être programmé en fonction de la maturation des follicules, de la fécondation, du développement des embryons et de l’aspect de l’endomètre.
Ovules congelés
après la stimulation ovarienne de la donneuse et l’extraction des ovules par la ponction folliculaire, ceux-ci seront vitrifiés. Lorsque la receveuse suivra son traitement hormonal et qu’elle présentera les caractéristiques optimales pour la nidation, les ovules de la donneuse seront dévitrifiés, fécondés et transférés à l’utérus de la receveuse à l’état embryonnaire.

Chaque option présente ses avantages et ses inconvénients :

  • D'un côté, synchroniser les cycles des deux femmes n'est pas toujours évident. Des imprévus peuvent provoquer une interruption du cycle et donc perturber le traitement.
  • D'un autre côté, le processus de vitrification des ovocytes peut les endommager et avoir une incidence sur leur qualité.

Il faudra évaluer la meilleure option en fonction de chaque patient et des conditions proposées par la clinique de procréation médicalement assistée.

Sur le plan médical, le traitement de FIV avec don d'ovocytes se distingue d'un traitement de FIV conventionnel car il n'implique pour la patiente que la phase de préparation de l'endomètre et de transfert embryonnaire.

Nous allons voir ci-dessous les les étapes détaillées du don d'ovocytes pour la receveuse, ainsi que les variantes de la procédure selon qu'il s'agit d'ovules frais ou d'ovules congelés en provenance d'une banque d'ovocytes.

Traitement hormonal de la donneuse

La donneuse doit suivre un traitement hormonal afin d'obtenir une quantité d'ovules supérieure à celle qu'elle obtiendrait lors d'un cycle naturel. En effet, un seul ovocyte arrive à maturation lors d'un cycle naturel.

Ce traitement reçoit le nom de stimulation ovarienne contrôlée. Il consiste à administrer des hormones exogènes qui favorisent la croissance des follicules.

La stimulation permet d'obtenir un nombre d'ovules plus conséquent et d'augmenter ainsi les chances de succès par cycle.

Pour évaluer correctement la réponse de la donneuse au traitement hormonal, des contrôles échographiques et hormonaux vont être réalisés périodiquement, tous les deux ou trois jours.

Préparation de l'endomètre de la receveuse

Étant donné que les ovules utilisés ne sont pas ceux de la femme qui va tomber enceinte (la receveuse), celle-ci n'a pas besoin de passer par la première étape de la fécondation in vitro. Comme indiqué précédemment, c'est à la donneuse de le faire.

L'absence de cette étape pour la receveuse supprime le besoin de la lourde médication hormonale associée à la stimulation ainsi que la légère intervention chirurgicale supposée par la ponction. Il sera cependant nécessaire de préparer l'endomètre en vue du transfert embryonnaire.

Pour favoriser la nidation de l'embryon après son transfert à l'utérus de la patiente, l'endomètre doit présenter un aspect trilaminaire ou en grain de café et une épaisseur approximative de 7 à 10 mm. C'est pour cela que la receveuse doit recevoir un traitement hormonal de substitution :

Œstrogènes
on les donne en général à partir du premier jour des règles.
Progestérone
on commence à l'administrer le jour de la ponction ou fécondation.

Le traitement peut d'administrer par voie orale, vaginale ou par patchs. Il devra être maintenu au minimum jusqu'au jour du test de grossesse (14 jours après la fécondation). Certains centres de fertilité choisissent de le poursuivre jusqu'à des phases plus avancées de la gestation (de 12 à 20 semaines).

Dans certains cas, on peut choisir de profiter du cycle naturel de la patiente afin d'éviter de prescrire les œstrogènes et réduire ainsi le traitement à la seule progestérone. Cependant, dans le cadre d'un don d'ovocytes, ce choix n'est pas fréquent.

Si la receveuse a des cycles menstruels naturellement, on peut aussi lui administrer des analogues de la GnRH pour éviter une ovulation spontanée qui pourrait nuire à la réceptivité de l'endomètre et rendre la nidation pour difficile. On les prescrit dès le cycle précédant le transfert pour pouvoir contrôler le cycle hormonal dès le début.

Prélèvement des ovocytes de la donneuse

Les ovocytes sont prélevés grâce à une ponction folliculaire. Il s'agit d'une petite intervention écho-guidée réalisée sous sédation.

Elle consiste à introduire une sonde à travers le vagin et à aspirer le liquide folliculaire où se trouvent les ovocytes.

Une fois que ce liquide arrive en laboratoire, les ovules sont récupérés. Ils sont alors :

  • Soit maintenus en conditions de culture jusqu'au moment de la fécondation in vitro.
  • Soit vitrifiés pour leur utilisation postérieure.

Fécondation et culture embryonnaire

Les ovocytes suffisamment mûrs seront fécondés en laboratoire. Cette opération peut s'effectuer par FIV conventionnelle ou par ICSI (injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes), cette dernière étant la technique la plus utilisée.

Les spermatozoïdes destinés à la fécondation des ovules donnés peuvent provenir du partenaire masculin de la receveuse ou d'un donneur de sperme. Lorsqu'il y a à la fois don de spermatozoïdes et don d'ovocytes, on parle de FIV double don.

Les embryons obtenus sont cultivés en laboratoire dans des conditions contrôlées qui favorisent leur développement et permettent d'évaluer la progression de leur évolution jusqu'au jour du transfert.

Ces évaluations rendent possibles la sélection des embryons qui ont le plus de chances de s'implanter.

Transfert des embryons à la receveuse

Le transfert des embryons se réalise en général au troisième jour (J3) du développement embryonnaire ou au stade de blastocyste (J5 ou J6 du développement).

Le procédé consiste à déposer dans l'utérus de la receveuse un ou deux des embryons de meilleure qualité. Le nombre d'embryons à transférer va dépendre de la qualité de ces derniers et des résultats obtenus dans des cycles de FIV précédents, ainsi que de la législation en vigueur.

Si vous avez besoin de plus d'informations sur le transfert, nous vous recommandons de lire les articles suivants :

Les recommandations fixent à deux le nombre maximal d'embryons à transférer. Quoi qu'il en soit, pour les patientes de FIV-DO, il n'est pas fréquent de vouloir en transférer plus car tous proviennent d'ovocytes de femmes sélectionnées pour leur fertilité et leur excellent état de santé.

La qualité des ovocytes de donneuse rend les risques de grossesse multiple très élevés si plus d'un embryon est transféré.

Les embryons qui sont évolutifs et ne sont pas transférés seront vitrifiés pour une utilisation postérieure, par exemple en cas d'échec du traitement ou pour avoir un autre enfant.

Test de grossesse et contrôle de la gestation

Pendant et après le traitement, la femme peut sentir une série de symptômes dus aux hormones administrées, dont l’apparition ne garantit pas le succès de la grossesse :

  • Fatigue
  • Douleurs lombaires ou abdominales
  • Gonflement des seins
  • Flux vaginal abondant

La seule façon de s'assurer que la gestation a bien lieu est la prise de sang qui permettra de mesurer le taux de l'hormone hCG dans le sang.

Le résultat du test de grossesse ne sera fiable que si la prise de sang a lieu 14 jours ou plus après la fécondation.

Vous pouvez en savoir plus sur la hCG, dite aussi hormone de grossesse, en vous référant à l'article suivant : La gonadotrophine chorionique humaine (beta hCG).

Si le résultat est positif, la première échographie sera programmée environ deux semaines après le test de grossesse. C'est à ce moment-là qu'on pourra écouter pour la première fois les battements cardiaques du fœtus. On pourra aussi savoir s'il s'agit d'une grossesse unique ou multiple.

Taux de réussite des FIV avec don d’ovocytes

En procréation médicalement assistée, l’usage d’ovocytes provenant d’une donneuse présente l’avantage de garantir un pourcentage de réussite élevé, car ceux-ci proviennent de femmes jeunes et en bonne santé, sans problèmes de fertilité et qui ont passé de nombreux tests médicaux pour vérifier leur état de santé.

D’une manière générale, la FIV-DO présente des taux de réussite plus élevés que la FIV classique. C’est pour cela que les femmes qui y ont recours la vivent comme une expérience positive et réussissent le plus souvent à devenir mamans.

S’il est certain que le succès n’est pas toujours au rendez-vous dès le premier essai, beaucoup de femmes obtiennent un test de grossesse positif au deuxième ou au troisième essai.

La réussite ne dépend pas seulement de la qualité des ovules, d’autres facteurs sont également importants, comme :

  • Raisons de l’infertilité de la receveuse
  • Caractéristiques utérines de la receveuse
  • Âge de la donneuse
  • Âge de la receveuse
  • Utilisation d'ovules frais ou soumis à un procédé de vitrification

Le taux de grossesse est-il plus élevé lors d'un don d'ovocytes ?

Selon le Dr Miguel Dolz, cela dépend entièrement de l'âge de la patiente et de la pathologie qu'elle présente. On sait que plus l'âge est avancé, plus il existe de difficultés pour tomber enceinte et par conséquent, le taux de grossesse est inférieur. En effet, à partir de 35-37 ans, le taux de grossesse est légèrement réduit et considérablement réduit à partir de 40 ans.

C'est pourquoi les taux de grossesse chez les femmes d'un âge plus avancé augmentent lorsqu'elles se soumettent à un traitement de procréation médicalement assistée avec des ovocytes de femme plus jeune. Il existe également des patientes qui, même si elles sont encore jeunes, présentent une pathologie qui les empêche de tomber enceinte, et ont recours à un don d'ovocytes pour augmenter les chances de grossesse.

Si vous souhaitez trouver des informations détaillées sur les taux de réussite, vous pouvez consulter le lien suivant : Taux de réussite des traitements par don d’ovocytes.

Risques et impact psychologique

Le recours au don d'ovocytes n'a que peu de risques de complications médicales, car le traitement hormonal pour la préparation de l'endomètre a très peu d'effets secondaires et le transfert embryonnaire est une opération simple.

Les phases de la procédure qui supposent le plus de risques sont la stimulation ovarienne de la donneuse et le prélèvement de ses ovocytes. Par conséquent, la receveuse ne court pas de risques spécifiques à la FIV-DO.

Cependant, l'une des plus grandes inquiétudes des mamans qui se sont décidées pour un don d'ovocytes réside dans le fait de ne pas partager leurs gènes avec leurs enfants. Elles expriment souvent la peur de percevoir leur enfant comme l'enfant d'une autre et donc de l'aimer moins, en particulier s'il ne leur ressemble pas.

Avoir recours au don implique de renoncer à sa propre génétique. L’idée que les enfants ne partagent pas les gènes de leurs parents n’est pas quelque chose de facile à assumer.

Beaucoup de parents ont besoin d’un soutien psychologique avant, pendant et après le traitement de don d’ovocytes pour pouvoir y faire face sereinement.

Les personnes qui ont des enfants à partir d’ovules de donneuse doivent être bien conscientes de qui est la mère et de ce que cela signifie. Elle doivent donner son importance au désir d’enfant, à l’éducation et à la responsabilité, bien plus qu’au poids de la génétique. Comme dans le cas de l'adoption, la question « Qui est la mère biologique ? » ne définit pas la maternité.

De plus, la génétique ne fait pas tout. Même si la mère ne partage pas les mêmes gènes que l’enfant et n’est donc pas la mère biologique, les échanges épigénétiques qui ont lieu dans l’utérus entre la gestatrice et le fœtus renforcent le lien entre eux.

Que dit la loi sur le don de gamètes ?

La loi en France

En France, les lois de bioéthique encadrent le don de gamètes de trois grands principes :

  • Le consentement
  • La gratuité
  • L'anonymat

Contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays, la donneuse ne reçoit aucune compensation économique pour son geste, mais elle est remboursée de tous ses frais et le traitement hormonal est entièrement pris en charge par la Sécurité sociale.

En ce qui concerne la receveuse, la législation française marque un cadre précis pour les bénéficiaires de l'AMP ou assistance médicale à la procréation : il faut être un couple hétérosexuel en âge de procréer, présentant une contre-indication médicale à la grossesse (infertilité, risque de transmettre une maladie génétique grave...).

Si vous désirez en savoir plus sur la loi entourant le don d'ovocytes en France, vous pouvez lire notre article : Lois de bioéthique sur le don d'ovocytes et de sperme en France.

Les couples admissibles à l'AMP peuvent être pris en charge à 100% par la Sécurité sociale avec certaines limites :

  • La femme doit avoir moins de 43 ans
  • Le nombre maximal d'insémination artificielles (IA) est de 6
  • Le nombre maximal de fécondation in vitro (FIV) est de 4

On comptabilise le nombre de FIV ou d'IA indépendamment du fait qu'il y ait besoin ou non d'un don de gamètes. Ainsi, après 3 FIV conventionnelles, une femme peut réaliser une FIV-DO qui sera considérée comme sa quatrième tentative de FIV.

Il existe la possibilité d'être pris en charge par la Sécurité sociale pour des traitements de fertilité réalisés à l'étranger.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre article : Tourisme procréatif : faire une FIV-DO à l'étranger.

La loi en Belgique

En Belgique, la loi rembourse six cycles de FIV par femme, pour autant qu'elles aient maximum 42 ans et indépendamment du résultat. En cas de recours à une donneuse, le traitement de celle-ci est à charge de la receveuse.

La Belgique autorise l'accès aux techniques de reproduction assistée aux femmes célibataires et couples lesbiens. L'insémination artificielle peut, de plus, être réalisée grâce à un don de sperme provenant d'un donneur connu de la future mère, même si celui-ci n'est pas son partenaire. Les droits homoparentaux sont pleinement reconnus et les couples de même sexe peuvent adopter conjointement, ou adopter l'enfant de leur partenaire.

Le centre en charge de la fécondation doit rendre anonymes et non accessibles toutes les données du donneur, mais le don non anonyme est autorisé si il y a un accord entre les deux parties.

La commercialisation des gamètes humains, sperme ou ovocytes, et des embryons est interdite, mais une indemnité peut être octroyée au donneur, pour couvrir les frais médicaux et désagréments de la grossesse.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre article : Tourisme procréatif : faire une FIV-DO à l'étranger.

Vos questions fréquentes

Quand le don d'ovules est-il requis ?

Par Dr. Joel G. Brasch (gynécologue).

Le don d'ovocytes est nécessaire pour diminuer la réserve ovarienne en cas d'âge maternel avancé ou d'insuffisance ovarienne prématurée. Le traitement des ovocytes de donneuses n'a pas de limite d'âge.

Quelle est la meilleure option  ? Le don d’ovocytes ou l'adoption  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Dans les deux cas, il s’agit de devenir parents. Chaque famille devra peser le pour et le contre et penser à long terme.

Le principal avantage du don d’ovocytes est que la femme peut vivre sa grossesse et mettre au monde son enfant comme s’il s’agissait d’une grossesse naturelle. De plus, sauf s’il y a aussi don de sperme, le père partage ses gènes avec l’enfant.

L’inconvénient principal sont les délais en liste d’attente, ou, en cas de FIV-DO à l’étranger, le prix. Il est vrai que cela dépend de la destination choisie. Il ne faut pas négliger non plus le sentiment de frustration en cas d’échec du traitement.

Puis-je tomber enceinte par don d’ovocytes si j’ai déjà atteint la ménopause  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Oui. Même si la femme ménopausée ne produit plus les hormones nécessaires à la maturation des ovules ou à la préparation de l’endomètre pour la nidation, le traitement de FIV avec donation d’ovules inclut l’administration externe d’hormones pour préparer l’endomètre. D’autre part, il n’y a nul besoin d’ovules de la patiente, puisqu’on qu’on va utiliser ceux d’une femme jeune.

Ainsi, grâce au don d’ovocytes, les femmes souffrant d’une ménopause précoce ou en âge d’être ménopausées peuvent quand même devenir mamans.

A partir de quel moment compte-on les semaines de grossesse en cas de don d’ovules  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Comme pour toutes les grossesses, on compte les semaines depuis la date des dernières règles, vu qu’on simule le processus qui aurait lieu de manière naturelle en faisant coïncider les moments de l’ovulation, la fécondation et la nidation.

Si le cycle préalable s'est déroulé avec des contraceptifs et que la menstruation n’a pas eu lieu, il faut ajouter environ deux semaines à la date du transfert embryonnaire pour calculer les semaines de grossesse.

L’enfant issu d'un don d'ovules me ressemblera-t-il, même si je ne suis pas la mère biologique  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Étant donné que la donneuse est sélectionnée en fonction de sa ressemblance avec la receveuse, comme la couleur des cheveux, des yeux, de la peau, l’ethnie, la taille, etc., l’enfant ne devrait pas présenter de trop grandes différences.

De plus, comme nous l’indiquions auparavant, pendant le développement dans l’utérus se produisent certaines modifications épigénétiques de l’ADN du bébé. Ces petits changements peuvent influencer, entre autres, l’aspect de l’enfant.

Quelles différences y a-t-il entre une FIV et une FIV-DO  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

En général, lorsqu'on parle de fécondation in vitro (FIV), nous nous référons au procédé médical qui consiste à unir les ovules et les spermatozoïdes des futurs parents pour obtenir des embryons à transférer à l'utérus de la future maman pour que la grossesse se produise.

La FIV-DO ou don d'ovocytes est une procédure de FIV par laquelle on emploie les ovules d'une femme différente de celle qui veut tomber enceinte. La FIV-DO consiste donc à féconder les ovules de la donneuse et à transférer les embryons obtenus à la receveuse.

Quelles sont les chances de grossesse avec les ovules de donneuse  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Les donneuses d'ovocytes sont des femmes jeunes, en bonne santé et surtout sélectionnées car elles n'ont aucun problème de fertilité. Par conséquent, leurs ovules sont de très bonne qualité. Cela facilite que les taux de succès de la FIV-DO soient plus élevés que les taux de FIV avec les ovules de la patiente.

Si vous voulez en savoir plus sur les taux de succès des traitements avec don de gamètes, nous vous recommandons de lire l'article suivant : Taux de réussite des traitements avec don de gamètes.

Combien de temps dure le traitement complet de FIV-DO  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

La durée de ce traitement va dépendre de plusieurs facteurs. Le processus commence par le traitement hormonal, c'est-à-dire la préparation de l'endomètre de la receveuse et la stimulation ovarienne de la donneuse. La réponse de la receveuse à ce traitement va influer sur la durée et, dans le cas de cycles avec ovules frais, la réponse de la donneuse va également avoir un impact. La durée de cette étape sera d'environ 15 jours.

Une fois que les ovocytes auront été prélevés, il faudra attendre entre 3 et 6 jours pour pouvoir réaliser le transfert embryonnaire à l'utérus de la receveuse. L'étape suivante consistera à analyser les taux d'hormone hCG dans le sang environ 14 jours après la fécondation afin de confirmer ou non la grossesse.

Ma FIV-DO va-t-elle être remboursée par la Sécurité sociale  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Si le couple demandeur est admissible à l'AMP, le traitement de don d'ovocytes peut être pris en charge par l'assurance maladie. Un montant forfaitaire peut même être contemplé dans le cadre de traitements de fertilité réalisés à l'étranger.

Cependant, les femmes seules, les couples de femmes, les couples hétérosexuels dont la femme a dépassé 43 ans et les couples sans attestation 100% stérilité ne seront pas pris en charge.

Quels sont les délais d'attente pour faire une FIV-DO  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

La temps d'attente dépend principalement de la disponibilité de donneuses compatibles avec la receveuse. En France, ce sont les Cecos qui gèrent les gamètes donnés et le temps d'attente peut osciller de 6 mois à 5 ans selon la région et la possibilité ou non de parrainer une donneuse. À l'étranger, cela dépend de l'accès à une banque d'ovules ou du programme de don d'ovocytes de chaque clinique. Si elle jouit d'un volume de donneuses important, il y aura plus de probabilités de trouver de trouver une donneuse compatible avec chaque receveuse.

Le don d’ovocyte est-il accessible aux femmes noires  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Bien entendu. Pourtant, statistiquement parlant, il y a relativement peu de donneuses noires. Comme le processus de sélection de la donneuses requiert la plus grande ressemblance possible avec la receveuse, une femme noire nécessitant un don d’ovules se voit exposée à des délais d’attente plus longs que d’autres femmes.

Le don d’ovocyte est-il halal  ?

Par Rebeca Reus (embryologiste).

Pour l’Islam, le traitement de FIV classique est halal (permis) car il fait intervenir les gamètes du couple (le sperme du mari et les ovules de la femme).

Cependant, le don d’ovocytes est haram (interdit) car il y a intervention d’une tierce personne, donc rupture de la lignée. La seule exception serait dans le cas d’un mariage polygame, si la femme reçoit un don d’ovocytes d’une autre femme de son mari.

La rédaction vous recommande

Connaître les taux de réussite des traitement de fertilité fait partie des priorités des patients. Vous trouverez quelques chiffres en lisant notre article : Taux de réussite des traitements par don de gamètes.

S'il n'est pas possible d'obtenir une prise en charge de la Sécurité sociale, le prix du traitement va être un facteur de décision important. Voulez-vous savoir combien coûte en moyenne un traitement de FIV-DO ? Suivez le lien : Quel est le prix moyen d'une FIV avec don d'ovocytes ?

Une fois le transfert embryonnaire réalisé, beaucoup de questions et de doutes surgissent jusqu'à la confirmation de la grossesse, en particulier en ce qui concerne la nidation ou la perspective d'un possible échec. Vous pourrez trouver plus d'informations en suivant ce lien : Symptômes de grossesse après un don d'ovocytes.

Lorsque la grossesse est confirmée, une source d'incertitude peut parfois s'installer. Les futurs parents se projettent dans l'avenir et se demandent s'ils devront avouer à leur enfant qu'il est né d'un don d'ovules. Quand en parler ? Comment en parler ? Nous avons rédigé cet article pour vous guider dans cette démarche : Dire à son enfant qu'il est né d'un don de gamètes ou d'embryons.

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Bibliographie

Auteurs et collaborateurs

Dr. Joel G. Brasch
Dr. Joel G. Brasch
Gynécologue
Le Dr Joel Brasch est le directeur médical de Chicago IVF. Il est certifié par l'American Board of Obstetrics and Gynecology, et possède plus de 25 ans d'expérience directe dans le traitement de la fertilité et les soins de la reproduction. Il est également directeur de la Division d'endocrinologie de la reproduction et de l'infertilité au Mount Sinai Medical Center. En savoir plus sur Dr. Joel G. Brasch
 Rebeca Reus
Rebeca Reus
Embryologiste
Diplômée en Biologie humaine (Biomédecine) de l'Universitat Pompeu Fabra (UPF), Master en Laboratoire d'Analyses Cliniques de l'UPF et Master sur la Base Théorique et Procédures de Laboratoire en Procréation Assistée de l'Universidad de Valencia (UV). En savoir plus sur Rebeca Reus
Adapté au français par:
 Isabelle Gutton
Isabelle Gutton
inviTRA Staff

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