La prolactine (PRL) est une hormone sécrétée par la partie antérieure de l'hypophyse qui stimule la production de colostrum et de lait par les glandes mammaires, permettant ainsi l'allaitement. Cette hormone est également impliquée dans la synthèse de progestérone durant la phase lutéale du cycle menstruel.
L'une des pathologies fréquentes liée à cette hormone est l'hyperprolactinémie, qui se caractérise par une augmentation de la prolactine dans le sang. Le taux normal de prolactine chez la femme avoisine les 20 µg/l. Lorsque sa concentration est supérieure à 30 µg/l, on considère qu'il y a hyperprolactinémie.
Ces niveaux anormaux d'hormone dans le sang peuvent altérer l'ovulation, le cycle menstruel et provoquer l'infertilité.
L'anovulation provoquée par un niveau élevé de prolactine est la cause la plus commune d'infertilité chez les femmes. Dans 80% des cas, l'ovulation se rétablit après 6 mois de traitement à l'aide de médicaments agonistes dopaminergiques.
Causes
Plusieurs situations physiologiques au cours de la vie de la femme peuvent provoquer une augmentation transitoire de prolactine dans le sang, par exemple pendant la phase lutéale du cycle, la grossesse et l'allaitement.
Cela peut également survenir dans d'autres situations comme le sommeil profond, l'exercice physique, l'orgasme, la manipulation des seins ou la stimulation des tétons, ainsi qu'en situation de stress.
Il existe aussi des causes iatrogènes, elles sont provoquées par des facteurs externes comme les drogues neuroleptiques, les antidépresseurs, les anxiolytiques, les tranquillisants, les opiacés (dérivés de la morphine), etc. Ces substances diminuent l'action et la synthèse de la dopamine. La dopamine exerce un contrôle négatif (inhibition) sur la prolactine, une diminution de dopamine se traduit donc par une augmentation de la concentration de prolactine dans le sang.
Les pilules contraceptives orales contenant de l'oestrogène provoquent également une augmentation modérée de la prolactine dans le sang.
Les causes pathologiques les plus communes de cette altération sont: hypothyroïdie, hyperandrogénie, anorexie nerveuse, insuffisance rénale chronique, syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), stress psychologique répété, ...
Parfois, l'hyperprolactinémie peut être provoquée par des tumeurs bénignes comme les adénomes hypophysaires. Parmi ces tumeurs hypophysaires, les prolactinomes sont le type le plus commun et représentent 30% des cas.
Symptômes
Il n'est pas nécessaire que tous les symptômes décrits ci-dessous soient présents, certaines patientes n'ont que les symptômes les plus fréquents:
- Galactorrhée, sécrétion de lait par les glandes mammaires, dans 30% des cas.
- Aménorrhée primaire ou secondaire, disparition de la menstruation.
- Céphalées et altérations du champ visuel dues à des tumeurs.
- Hirsutisme, en cas d'hyperandrogénie.
- Ostéoporose, en cas d'hypogonadisme.
- Diminution de la libido.
- Infertilité
Diagnostic
Le premier examen diagnostic effectué sur une patiente dont on soupçonne qu'elle fait de l'hyperprolactinémie sera la détermination de la concentration de prolactine dans le sang. On refera une analyse entre le 3e et le 5e jour du cycle menstruel afin de confirmer le diagnostic.
Pour déterminer la cause de l'hyperprolactinémie, on étudiera l'histoire clinique de la patiente et on réalisera une anamnèse et un examen physique détaillé afin d'écarter les causes probables comme une grossesse, l'utilisation d'oestrogène (pilule contraceptive) ou de médicaments anxiolytiques, d'antidépresseurs, etc.
Si la patiente présente une hyperprolactinémie qui n'est pas associée à une hyperthyroïdie, il faudra écarter la présence d'une tumeur hypophysaire au moyen d'une tomodensitométrie (TDM) ou d'une résonance magnétique nucléaire (RMN).
Traitement
Pour traiter l'hyperprolactinémie, il faut connaître la cause de cette augmentation de prolactine dans le sang.
Lorsqu'elle est provoquée par l'administration de drogues ou de médicaments, leur arrêt rétablit généralement la situation et normalise le niveau de prolactine.
Si la cause est un hypogonadisme, le traitement substitutif avec des hormones thyroïdiennes réduit le niveau.
Lorsqu'il s'agit d'un adénome hypophysaire ou prolactinome, le traitement doit être effectué avec de la bromocriptine (agoniste dopaminergique) qui agit comme neurotransmetteur, comme la dopamine.
Après 6 mois de traitement avec la bromocriptine, les cycles menstruels avec ovulation seront restaurés, ainsi que la fertilité, s'il n'y a pas d'autre facteur associé.
Si les prolactinomes sont de grande taille, on a recours à la chirurgie, bien qu'elle n'assure pas que le prolactinome n'apparaisse à nouveau et qu'il faille réaliser un nouveau traitement, puisque le niveau de prolactine n'est pas normalisé et que la fertilité n'est pas rétablie.
La radiothérapie est également envisageable, bien que ce soit une option moins utilisée puisqu'elle nécessite un traitement très long pour que le niveau de prolactine se normalise.
Ainsi, le traitement le plus utilisé est l'administration de médicaments dans le but de rétablir rapidement le niveau de prolactine et de restaurer la fertilité au plus tôt, surtout chez les patientes jeunes.
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