La ponction ovarienne: prélèvement des ovocytes pour une FIV

Par (embryologiste), (gynécologue), (gynécologue), (gynécologue) et (invitra staff).
Dernière actualisation: 01/10/2018

La ponction ovarienne, également connue sous le nom de ponction folliculaire, fait partie des étapes essentielles de la fécondation in vitro (FIV). Il s’agit d’une intervention chirurgicale dont l’objectif est d’obtenir les ovocytes situés à l’intérieur des follicules de l’ovaire. Bien que simple et de courte durée, la procédure se réalise sous anesthésie afin d'éviter la douleur.

Vous trouverez ci-dessous un index des 7 points que nous allons aborder dans cet article.

Étapes de la ponction folliculaire

Chaque mois, au cours du cycle menstruel naturel, un ovule sort de l’ovaire. C’est l’ovulation.

Au cours d’une FIV, la patiente reçoit un traitement hormonal de stimulation ovarienne pour favoriser la maturation du plus grand nombre d’ovules possible.

Pour pouvoir les féconder en laboratoire, il est indispensable de les prélever avant leur sortie spontanée de l’ovaire, ce qui les rendrait impossibles à localiser.

Par conséquent, la ponction folliculaire doit être pratiquée juste avant l’ovulation naturelle. Étant donné que l’objectif est de prélever les ovules en état d’instabilité méiotique (métaphase II), il est essentiel de programmer la ponction au moment adéquat.

C’est pour cela qu’au cours du traitement de stimulation hormonale, la croissance du follicule est contrôlée par échographie transvaginale (pour mesurer leur taille) et par des prises de sang (concentration de l’hormone œstradiol). La patiente devra se rendre à ces contrôles environ tous les deux jours.

On dit d’un follicule qu’il est mûr ou mature lorsqu’il renferme un ovocyte mûr. Son diamètre est alors supérieur à 16-18 mm. Lorsque les follicules ont atteint cette taille, la femme s’administre l’hormone hCG qui favorise la maturation finale des ovocytes et provoque l’ovulation dans les 36-48 heures après son administration.

Ainsi, la ponction est programmée quelques heures avant l’ovulation, c’est-à-dire entre 30 et 34 heures après que la patiente se soit injectée la hCG. C’est la manière de s’assurer que les ovocytes seront encore à l’intérieur des follicules au moment de l’intervention.

Dans l’ensemble, malgré les variations entre chaque centre de fertilité sur le protocole à suivre, les étapes de l’intervention les suivantes :

Hospitalisation de la patiente

La patiente entre en clinique le jour même, environ une heure avant l’intervention. Elle doit apporter les analyses préopératoires et le rapport de consultation pré-anesthésique que les spécialistes ont réalisé au préalable.

Il est important que la patiente vienne sereine et à jeun. Elle ne devra rien avoir mangé ou bu pendant au moins 6 heures avant l’opération. Elle pourra rentrer chez elle dans la journée car il s’agit d’une intervention simple et de courte durée (environ 30 minutes).

Anesthésie locale ou générale

La patiente entre au bloc opératoire par ses propres moyens et se place en position gynécologique. Cela fait, l’anesthésiste lui administre la sédation.

L’anesthésie peut être locale ou générale, selon le cas et les préférences personnelles. Elle sert à calmer la douleur et à faciliter le travail du gynécologue.

Déroulement de la ponction des ovocytes

Le gynécologue procède à la ponction écho-guidée (contrôlée par échographie) des follicules ovariens. Il ouvre le col de l'utérus à l'aide d'un spéculum et introduit la sonde endovaginale incorporée à l’aiguille d'aspiration à travers le vagin, en direction des ovaires. Le contenu des follicules est alors aspiré dans la seringue, permettant ainsi le prélèvement des ovocytes et de liquide folliculaire.

Ce liquide, dans lequel flottent les ovocytes, passe directement aux éprouvettes qui se maintiennent à une température de 37°C. Une fois au laboratoire, les embryologistes les analysent à la recherche d’ovocytes matures.

Les ovules viables seront fécondés afin d’obtenir des embryons susceptibles d’être transférés dans l’utérus maternel.

Repos après la ponction

Quand le gynécologue a terminé de ponctionner tous les follicules qu’il considère matures, on cesse d’administrer l’anesthésie et la patiente est dirigée vers une chambre ou en salle de réveil. Elle y restera quelques heures au repos, afin de se remettre des effets de l’anesthésie.

Après ce délai et la confirmation que tout est en ordre, la patiente peut rentrer chez elle. Elle sentira probablement une sensation de gêne liée à l’intervention, mais cela ne l’empêchera pas de reprendre sa routine dès le lendemain.

Possibles risques et effets secondaires

L’aspiration folliculaire est une chirurgie simple à réaliser sous anesthésie douce ou sédation intraveineuse. Par conséquent, les risques qui peuvent en découler sont faibles.

Il se peut que l’anesthésie soit à l’origine de malaises, étourdissements, baisses de tension artérielle ou vomissements. Cependant, ces effets secondaires restent exceptionnels.

Quant à l’intervention elle-même, le risque principal qui y est associé est la lésion des organes pelviens, qui peut à son tour être cause d’hémorragie et d’infection pelvienne.

Pour éviter de possibles complications, il est primordial que le gynécologue réalise une inspection échographique du pelvis afin d’exclure une accumulation de sang dans le cul-de-sac de Douglas.

Recommandations pour la ponction

Comme nous le mentionnions ci-dessus, il est indispensable d’être à jeun pour que l’intervention se déroule normalement, sans effets secondaires ni imprévus. Il ne faut ni manger ni boire dans les 6 heures précédant la ponction.

Il est déconseillé de se rendre seule à la clinique. En effet, en raison de la sédation, la femme peut souffrir d’une désorientation passagère.

La patiente peut quitter le centre peu de temps après avoir réalisé la ponction, en attendant un délai raisonnable d’une ou de quelques heures pour laisser passer les effets de l’anesthésie locale.

Des gênes ou de petits saignements vaginaux peuvent se produire suite à l’intervention. Il sera opportun de garder le repos le jour de l’intervention et de ne pas faire de gros efforts afin de donner à l’organisme le temps de récupérer tout à fait.

Vos questions fréquentes

Quel est le nombre d’ovocytes idéal pour une FIV ?

Par Dr. Mark P. Trolice (gynécologue).

Mème s¡il est posible de réussir avec un seul embryon normal, les résultats sont bien meilleurs lorsque le nombre d’ovocytes obtenus est élevé (la normale est entre 10 et 15 ovocytes). Il est également certain qu’un trop grand nombre d’ovocytes peut en diminuer la qualité. Du nombre total d’ovocytes obtenus, 70 à 80% arriveront à être fécondés. Lors de la division embryonnaire, environ 50 à 60% d’entre eux arriveront au stade de blastocyste (développement à jour 5), qui correspond au stade optimum de développement pour l’implantation ou la congélation.

Que se passe-t-il si je n’obtiens pas suffisamment d’ovocytes pour faire une FIV ?

Par Dr. Manuel Aparicio Caballero (gynécologue).

Afin de fertiliser plus d'un ovocyte lors d’un cycle de procréation médicalement assistée, l’ovaire de la femme est stimulé à l’aide de médicaments.
Le nombre d'ovocytes nécessaires va dépendre du traitement. Ainsi, pour une insémination artificielle, nous aurons besoin de 1 ou 2, tandis que pour une FIV/ICSI, nous préférons en avoir environ 10.

Parfois, et pour différentes raisons, l'ovaire de la patiente ne répond pas au médicament et permet d'obtenir peu d'ovocytes (moins de 5).

Dans ces cas-là, nous pouvons avoir recours à plusieurs stratégies:

  • Annuler le cycle avant la ponction folliculaire et tenter une stimulation ovarienne avec un protocole de stimulation différent.
  • Vitrifier les ovocytes pour accumuler une plus grande quantité lors de plusieurs cycles.
  • Vitrifier les embryons pour pouvoir en transférer 2 lors d’un nouveau cycle.

Tout dépend de l'histoire du couple.

Quels sont les risques de la ponction folliculaire ?

Par Dr. Blanca Paraíso (gynécologue).

La ponction folliculaire est une intervention simple comportant un très faible risque de complications.

Les risques les plus graves sont les lésions des organes pelviens (intestin, vessie...), les hémorragies ou les infections. Ces complications sont très rares, car la ponction est guidée par un échographe afin que le gynécologue puisse contrôler la trajectoire des instruments utilisés.

Des vertiges et des vomissements dus à l’anesthésie ou une gêne abdominale dans les premiers jours suivant la ponction peuvent également survenir.

Quand pratique-t-on une ponction ovarienne ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

La ponction ovarienne vise à prélever les ovocytes des ovaires dans le cadre d'une FIV ou d'un don d'ovocytes. On peut aussi la pratiquer lorsqu'une femme souhaite préserver sa fertilité en congelant ses ovules pour leur future utilisation.

La ponction ovarienne est-elle douloureuse ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Non, la ponction ovarienne est réalisée sous anesthésie, ce qui évite à la patiente de ressentir la douleur. Il est néanmoins possible qu'elle éprouve une gêne liée à l'augmentation de la taille des ovaires suite à la stimulation hormonale.

Est-ce normal de ressentir une douleur abdominale suite à une ponction des ovocytes ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Oui, beaucoup de femmes ont mal au ventre et au niveau de la zone vaginale suite à l'intervention. En principe, la douleur est présente le jour même de la ponction, parfois le jours suivant, puis elle disparaît progressivement à mesure que les jours passent.

Est-il possible de réaliser une ponction folliculaire sans anesthésie ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

C'est techniquement possible, mais expose la patiente à une douleur inutile. De plus, en raison des souffrances de la patiente, le gynécologue serait probablement gêné pour réaliser le prélèvement : les résultats en seraient moins bons, les complications multipliées et le temps de l'intervention augmenté.

Faut-il mieux une anesthésie locale ou une anesthésie générale ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Pour la grande majorité des femmes, une anesthésie locale suffit. Elle n'empêche pas d'éprouver une certaine douleur (une sensation de piqûre dans le bas-ventre au moment où l'aiguille traverse la paroi du vagin et ponctionne l'ovaire).

Pour les femmes qui ne supportent pas ce type de douleur, l'anesthésie générale est alors recommandée, mais la récupération est plus longue.

Le type d'anesthésie se décide au cours de la consultation pré-anesthésique.

Puis-je bénéficier d'un arrêt de travail en cas de ponction pour une FIV ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Effectivement, la FIV étant un traitement de PMA, vous pouvez bénéficier d'un arrêt de travail pour le jour de l'intervention et le suivi. La durée va dépendre de la nature de l'intervention (anesthésie locale ou générale, présence de complications, suivi pratiqué par le centre).

Cela n'est cependant pas obligatoire. Si la ponction est réalisé le samedi, il est tout à fait possible de retourner travailler le lundi.

La ponction ovarienne se réalise-t-elle de la même façon pour une FIV que pour une ICSI ?

Par Andrea Rodrigo (embryologiste).

Oui. La fécondation in vitro conventionnelle et la FIV ICSI sont différentes uniquement en ce qui concerne la fécondation proprement dite, c'est-à-dire, la fusion entre l'ovule et le spermatozoïde. Le reste de la procédure est totalement identique.

La rédaction vous recommande

La ponction ovarienne est une étape indispensable de tout processus de FIV, qu'il s'agisse d'une FIV conventionnelle ou d'une ICSI. Vous ne connaissez pas la différence entre les deux ? Lisez nos articles Fécondation in vitro (FIV) et Injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI).

Parfois, la fécondation in vitro est réalisée à partir des ovules d'une donneuse et non à partir des ovules de la patiente. Vous pouvez connaître les spécificités de la FIV-DO en vous rendant sur le lien suivant : FIV avec don d'ovocytes.

Dans ce cas, c'est la donneuse qui se soumet à la stimulation hormonale et à la ponction folliculaire. Vous voulez aider une femme à avoir un enfant en donnant vos propres ovules ? Lisez notre guide : Comment donner ses ovocytes ?

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Bibliographie

Auteurs et collaborateurs

 Andrea Rodrigo
Andrea Rodrigo
Embryologiste
Diplômée en Biotechnologie par l'Universidad Politécnica de Valencia (UPV) d'un Master Universitario en Biotechnologie de la Procréation Médicalement Assistée, par l'Université de Valencia en collaboration avec l'Instituto Valenciano de Infertilidad (IVI). Diplômée comme Expert en Génétique Médicale. En savoir plus sur Andrea Rodrigo
Dr. Blanca Paraíso
Dr. Blanca Paraíso
Gynécologue
Diplômée en Médecine et doctorat à l'Universidad Complutense de Madrid (UCM). Diplômée en Statistiques de Sciences de la Santé. Docteur experte en Gynécologie et PMA. En savoir plus sur Dr. Blanca Paraíso
Affiliation à l’Ordre des Médecins: CS3302
Dr. Manuel Aparicio Caballero
Dr. Manuel Aparicio Caballero
Gynécologue
Diplômé en médecine de l'Université de Murcie, avec une spécialisation en obstétrique et gynécologie, et une maîtrise en reproduction humaine de l'Université Rey Juan Carlos et de l'IVI. En savoir plus sur Dr. Manuel Aparicio Caballero
Affiliation au Conseil de l'Ordre: 303008030
Dr. Mark P. Trolice
Dr. Mark P. Trolice
Gynécologue
Docteur en Médecine, spécialisé en Gynécologie et Obstétrique par la Rutgers Robert Wood Johnson Medical School de New Jersey (USA.). Professeur associé au Département de Gynécologie et Obstétrique de l'University of Central Florida College of Medicine. Directeur de la clinique Fertility Care: The IVF Center. Titre de Top Doctor in America. En savoir plus sur Dr. Mark P. Trolice
Affiliation au Conseil de l'Ordre de Floride: ME 78893
Adapté au français par:
 Isabelle Gutton
Isabelle Gutton
inviTRA Staff

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